Clarella

Clarella

De Jean Pellerin

Le texte ci-dessous est tiré du programme de la pièce, signé Père Orodic Bouffard, O.F.M.

En écoutant François d'Assise, une petite fille très riches des biens de ce monde a mesuré sa pauvreté Elle a résolu de s'engager dans les âpres sentiers de l'héroïsme évangélique. Dès la première scène de Clarella, nous connaissons le complot ourdi entre Claire et sa fidèle Pacifica : ce soir de Pâques fleuries, elle quittera pour jamais — et par la porte des morts — le château de Favarone.

Les deux premiers actes campent cette héroïne de l'esprit dans le milieu chamarré du Moyen-Âge guerrier et opulent.

Le cliquetis des armes étincelants répond aux chants alanguis des troubadours. Toutes les conceptions de la vie se choquent au dessin secret de Claire. À la petite qui rêve d'absolu dépouillement on propose mariage, succès mondain, bel avenir. Surtout on tente de l'immuniser contre les excentricités de François. — Le deuxième acte raconte l'émoi du château devant la disparition de Claire. Toutes les réactions s'y formulent, depuis les plus exaspérées — celle du pourfendeur Monaldo, jusqu'à celles, plus divinatrices, de la mère Ortolana. — Le dernier acte, le seul qui soit dramatique, oppose front à front deux troupes, celle de la prière et celle des armes ; deux familles : celle de François et celle de Favrone, la spirituelle et la charnelle. Après moult violences et moult pleurs, Claire l'emporte. Elle pourra désormais "cheminer les mains vides et le cœur plein d'amour" (Acte 1 scène 4).

La pièce de M. Jean Pellerin m'apparaît comme une fresque du Moyen Âge qu'une baguette magique aurait animée. La figure se détache, pure et auréolée , sur un fond très humain de passions violentes. Des archaïsmes savoureux, des réminiscences évangéliques, une poésie naïve nous reportent au charme toujours printanier des Fioretti franciscaines. Le sujet a été traité avec une infinie délicatesse et une grande ferveur de contemplation. Il nous reste à lui prêter une oreille et un cœur amis.


Le prix des billets étaient de 1,25 $, 1,00 $ et 0,75 $ au parterre. Au balcon, 50 ¢ le billet.

Salle Notre-Dame
Les 19 et 26 novembre 1953 et les 3 et 10 décembre 1953 à 20 h
Mise en scène
Comédiens
  • Janine Bellerive-Lebel
  • Léo Benoît
  • André Biron
  • André Cartier
  • Yvette Cartier
  • Ghislaine Charest
  • Berthe H. Cloutier
  • Claude Colbert
  • Jacques Dufresne
  • Philias Dufresne
  • André Dupuis
  • Lise Gauthier
  • Jean-Marc Grégoire
  • Pauline Héroux
  • Lucille Jacques
  • Louise Lajoie
  • André Lamy
  • Jeanne Laperrière
  • Philomène Moreau
  • Raymonde Sicard
  • Dorothy St-Cyr
  • Jean-Jacques St-Onge
  • Madeleine St-Pierre
  • Maurice St-Pierre
Régie
Équipe technique
  • Jacques Trudel
Décors
  • André Biron
  • Fernand Lebel
  • Roger Moreau
Maquillage
  • Louis-C Robert
Costumes
  • Dorothy St-Cyr
Accessoires
Musique
  • Jean Pellerin
Conception sonore
  • Rosaire Dupuis